Vous êtes-vous déjà demandé ce qui différencie une crème visage d’une autre ? Ce qui se cache derrière les revendications d’efficacité et les années de développement communiqués par les marques ?
Vous êtes au bon endroit, on vous explique tout ce qu’il faut savoir sur la fabrication d’une crème cosmétique !
La formulation d’un soin suit un processus très cadré avec des étapes indispensables. C’est l’expertise et la créativité de la composition des soins qui fera la différence. On vous détaille les étapes :
1.Dresser le cahier des charges
En premier lieu, il faut déterminer quels sont les objectifs poursuivis : cherche-t-on à hydrater, nourrir ou encore à protéger la peau ? Quelles problématiques est-ce-que l’on adresse ? Le traitement des imperfections, les ridules, l’éclat du teint, sont autant d’axes d’actions possible.
Le cahier des charges peut aussi comporter des éléments liés au sourcing des ingrédients. Par exemple, chez Hyléria nous n’utilisons que des ingrédients issus de filières agricoles biologiques et d’origine géographique proche.
2.Identifier les ingrédients
Ensuite, il faut sélectionner les ingrédients à mettre dans la formule. En général, ce sont les émulsifiants, les huiles, les humectants, les conservateurs et les agents actifs tels que les antioxydants et les vitamines. C’est là qu’il y a la plus grande différence entre la formulation « conventionnelle » et la formulation naturelle : quand l’une peut intégrer des ingrédients de synthèse, l’autre se limitera aux actifs d’origine naturelle.
Dans la phase aqueuse, on retrouve de l’eau, des hydrolats et des humectants, comme la glycérine ou le gel d‘aloé vera. Ils sont ensuite chauffés à plus ou moins haute température pour être mélangés mais attention, la chaleur peut altérer les propriétés des actifs !
La phase huileuse suit le même procédé : on mélange les huiles, les beurres, les cires, les macérâts, les émulsifiants, pour obtenir un résultat homogène.
Pour avoir des formules courtes et efficaces, tous les ingrédients doivent être rigoureusement choisis en considérant toutes leurs caractéristiques comme leur aspect, leur odeur, leurs propriétés et leur fini sur la peau, ainsi que leur capacité à agir en synergie. Ainsi, le soin obtenu sera efficace et agréable d’utilisation.
3.L’émulsion
L’émulsion désigne le mélange entre la phase aqueuse et la phase huileuse, non miscibles entre elles au départ.
Afin d’avoir une émulsion stable, il faut rajouter un tensioactif appelé aussi émulsifiant ou agent de surface. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Son rôle principal est de rendre soluble deux phases non homogènes. Celui-ci se compose de deux parties : d’une tête hydrophile (qui aime l’eau) et d’une queue lipophile (qui aime l’huile).
Il existe deux sortes d’émulsifiants : huile dans eau (H/E) ou eau dans huile (E/H), et peuvent être réalisés à chaud ou à froid.
Un émulsifiant huile dans eau (H/E) répartit de fines gouttelettes d’huile dans une base aqueuse. Une émulsion H/E permet d’avoir une texture plus légère au toucher.
À l’inverse, une émulsion eau dans l’huile (E/H) répartit de fines gouttelettes dans la base huileuse. Ce type d’émulsion permet donc d’avoir une texture plus grasse au toucher.
4.Le choix des tensioactifs
Les tensioactifs les plus utilisés dans les cosmétiques sont en général issus de la pétrochimie. Nous pouvons citer : les “PEG” (PolyEthyléne Glycol), le sodium lauryl sulfate et le sodium laureth sulfate.
Ces 3 types d’émulsifiants peuvent être irritants et dessécher la peau.
De plus, ils ne sont pas biodégradables car issus du pétrole raffiné.
En plus d’être plus respectueux de l’environnement, utiliser des tensioactifs d’origine végétale (comme le sodium olivate, le coco-glucoside ou d’autres encore) apporte de nombreux avantages. Par exemple, les tensioactifs naturels ne sont pas irritants, ils sont donc adaptés à tous les types de peaux, même sensibles !
Utiliser des tensioactifs naturels permet de formuler des cosmétiques efficaces adaptées à toutes typologies de peaux tout en réduisant l’empreinte carbone et en diminuant l’impact sur l’environnement.
5.Les antioxydants et conservateurs
Une fois l’émulsion formulée, celle-ci doit refroidir pour arriver à température ambiante.
On y incorpore ensuite les antioxydants (comme par exemple les baies d’açaï, le curcuma, ou vitamine E) et les conservateurs. Sans eux, la formule se détériorerait très rapidement et son utilisation pourrait devenir dangereuse. Ils la protègent également des contaminations microbiologiques extérieures.
Comme les tensioactifs, les conservateurs peuvent être irritants pour la peau, voire allergisants. Ils sont donc intégrés avec précaution aux formules.
La réglementation européenne liste les conservateurs autorisés et seulement certains d’entre eux sont autorisés en cosmétique naturelle.
6.Tests et ajustements de la formule
Cette étape peut également être la plus longue car il s’agit de valider l’efficacité et la sensorialité du produit à l’usage. Le produit est utilisé en condition réelle pendant plusieurs jours si nécessaire afin de relever les points d’insatisfaction à corriger. La formule est réajustée pour améliorer la texture, l’odeur, l’aspect, l’efficacité, ou tout autre caractéristique de la crème.
7.La réglementation
Le DIP (Dossier d’Information Produit) a une validité de 10 ans à partir du moment où le produit cosmétique est présent sur le marché dans l’Union Européenne.
Le DIP présente toutes les informations relatives au produit cosmétique : la description du produit cosmétique (la personne responsable, l’étiquetage, le packaging, le conditionnement, l’adresse de fabrication, la dénomination commerciale, la marque du produit), les informations concernant la fiabilité du produit cosmétique (taux d’allergènes présent, la date de péremption), les bonnes pratiques de fabrication (les matières premières, la production) ou encore les résultats des tests effectués.
8.Les tests réglementaires
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Les tests de stabilité
Ils sont nécessaires pour déterminer la durée de conservation du produit et au bout de combien de temps le produit va être stable. Pour cela, le produit est testé en général pendant 3 mois dans différentes conditions à la lumière, dans des étuves à différentes températures (température ambiante, 25°C, 40°C et parfois 50°C ou 60°C). Les évaluations se font avec un témoin (5°C) et se font à 3 jours, 1 semaine, 2 semaines, 3 semaines et peuvent aller jusqu’à 12 semaines.
Les tests à 3 jours se nomment des “crash test” et se font à 60°C, ils permettent de vérifier rapidement la stabilité du produit (le déphasage de la formule, le changement de couleur ou encore l’évolution de l’odeur). Si le test s’avère négatif, cela permet de retravailler la formule au plus vite, d’effectuer des changements. À l’inverse, si le produit est stable après les 3 jours de crash test, les tests se poursuivent.
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Les tests de réactions cutanées
Afin d’évaluer les potentielles réactions cutanées, on réalise un “patch test”. Mais en quoi cela consiste ? Des consommateurs sont choisis pour réaliser ce test pendant 48 heures. La crème est appliquée sous patch en petite quantité au niveau du bras ou du dos.
9.Les tests d’usage
Toutes les allégations d’efficacité doivent être vérifiées auprès d’un panel de testeurs qui vont mesurer leur niveau de satisfaction concernant les bénéfices apportés par la crème (l’effet sur les rides, l’éclat, le tonus, l’hydratation, etc…)
La formulation d’une crème cosmétique est donc un travail long qui doit être fait rigoureusement. Chez Hyléria, nous pensons que composer un bon produit c’est être créatif mais exigeant à chaque étape de la formulation pour sublimer des actifs de belle qualité !