Vous l’avez sans doute remarqué, la cosmétique naturelle à le vent en poupe. Mais sur quoi repose cet engouement ? Est-il justifié ?
Les cosmétiques naturels présentent en effet de nombreux avantages. D’un point de vu efficacité, notamment grâce à la chimie verte, ils apportent de nombreux bienfaits tout en étant aussi sensoriels que les cosmétiques conventionnels. Mais consommer des cosmétiques naturels, c’est avant tout contribuer à un engagement pour une consommation moins déraisonnable.
On vous explique ici les trois principales raisons qui soutiennent notre enthousiasme pour des soins naturels.
1.La qualité des ingrédients et leur assimilation par la peau
Avant toute chose, petit point définition : un produit cosmétique est dit « naturel » lorsqu’au moins 95% de ses ingrédients sont d’origine naturelle, c’est à dire issus des végétaux. Cette norme les différentie des cosmétiques « conventionnels » qui eux peuvent contenir des ingrédients synthétiques.
La cosmétique conventionnelle peut en effet intégrer des ingrédients issus de la chimie de synthèse, comme par exemple les huiles minérales qui sont des dérivés du pétrole. Certaines sont bien connues, comme la paraffine ou la vaseline. En plus d’être bon marché, ces huiles sont parfaitement stables, ce qui permet de les intégrer très facilement dans une formulation cosmétique.
Pour autant, les huiles minérales et autres ingrédients pétrosourcés comme les alcools gras (les Methyl / Propyl / Caprylyl -alcohol, Alcool cétylique, Alcool stéarilique) ou les silicones (les terminaisons en -one ou -oxane : dimethicone, cyclohexasiloxane... etc), sont inertes. Ils n’apportent pas d’éléments intéressant pour la peau contrairement aux huiles végétales qui sont riches en vitamines, antioxydants et acides gras essentiels. Les cosmétiques naturels apportent ainsi à la peau des éléments qu’elle sait métaboliser, ce qui n’est pas le cas de certaines substances chimiques synthétiques que le corps ne sait pas éliminer, ce qui pose inévitablement des problèmes. Nous vous expliquons comment bien réussir votre transition vers des soins naturels ici.
La chimie de synthèse a aussi développé des molécules qui posent un réel questionnement de sécurité sanitaire. C’est le cas pour certains conservateurs (les fameux parabènes, BHT et BHA) qui peuvent être irritants et qui sont accusés d’être des perturbateurs endocriniens. Malheureusement, ils ne sont pas les seuls. L’évolution de la connaissance sur les actifs et leur impact sur notre santé et sur l’environnement évolue à mesure que la science avance.
Pour repérer ces agents synthétiques, il est nécessaire de jeter un coup d’œil à la liste INCI (abréviation de International Nomenclature of Cosmetic Ingredients). Présente sur tous les emballages cosmétiques, elle liste les ingrédients présents dans la formule, des actifs les plus dosés aux actifs les moins dosés. À noter toutefois que les actifs dosés à moins de 1% peuvent être listés dans n’importe quel ordre, à la discrétion du fabricant.
2.Le principe de précaution
En France, les cosmétiques font partie de la catégorie des produits de santé et sont réglementés par le Code de la santé publique. Ils sont donc continuellement étudiés et testés afin de garantir la plus grande innocuité des produits.
Deux autorités compétentes sont habilitées pour les contrôler : la DGCCRF et l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Les substances chimiques déclarées à fort risque cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (notamment les perturbateurs endocriniens) seront régulièrement interdites à l'usage dans les produits en raison de leurs effets graves et à long terme sur la santé.
Au fil des années, l’UE a considérablement réduit l’exposition des citoyens à des produits chimiques nocifs et réfléchit en permanence à la manière de renforcer encore davantage la protection des consommateurs à la lumière des nouvelles avancées techniques et scientifiques.
Pourtant cela reste insuffisant. En effet, nous ne sommes pas encore capables d’estimer l’impact réel des ingrédients de synthèse car il est extrêmement difficile d’avoir une vision systémique et de long terme sur ce que deviennent ces substances et leur impact exact sur notre santé.
D’autant que de nombreux produits de notre quotidien contiennent des substances chimiques de synthèse et peuvent ainsi produire un “effet cocktail”. Ces substances apparemment sans danger individuellement peuvent devenir nocives pour notre santé et pour l’environnement lorsqu'elles sont mélangées.
Si certains composants cosmétiques de synthèse jouissent encore du bénéfice du doute, il est avéré que l’impact de l’industrie chimique de synthèse à un bilan écologique très lourd.
3.L’enjeu environnemental
Les substances chimiques de synthèse peuvent se retrouver dans les produits cosmétiques sous forme solide ou liquide.
Lorsqu’elles sont sous forme solide, on parle alors de micro ou nano particules de plastique, dont la taille est inférieure à 5 millimètres. On les retrouve par exemple dans les gommages utilisant des billes plastiques comme exfoliant car celles-ci sont bon marché et ne fondent pas, ou dans le maquillage (les jolies paillettes…). Sous forme liquide, ce sont les huiles minérales, les alcools gras, les silicones, polymères, et solvants.
L’accroissement constant de l’utilisation des plastiques solides et liquides est un sujet de plus en plus inquiétant car ces particules ne sont pas biodégradables. Elles s’accumulent donc partout dans l’environnement et nuisent à la biodiversité. Aujourd’hui, les océans sont les plus touchés par ce problème. La faune ingère les micro et nano plastiques qui s'accumulent dans leur organisme, ce qui peut à terme provoquer une toxicité chimique létale. Sans oublier qu’au bout de la chaîne alimentaire nous consommons les produits de la mer sans qu’il soit possible d’éviter ces pollutions invisibles.
Les composants synthétiques ont un bilan écologique lourd. Leur extraction et leur transformation est plus énergivore et plus polluante car ils doivent subir plus de manipulations que leurs homologues naturels. Enfin, leur production nécessite l’usage de solvant et de gaz toxiques issus de la pétrochimie, dangereux pour la faune et la flore.
De plus en plus d’acteur de la cosmétique naturelle vont au-delà de l’aspect purement formulatoire et s’engagent dans une démarche globale pour une consommation plus raisonnée.
Cela passe par une remise en question sur tous les aspects du produit pour sortir du modèle énergivore et polluant de la cosmétique conventionnelle. Cela passe par une réflexion autour de l’emballage, du choix des matériaux, du choix des filières d’approvisionnement des matières premières. Vous trouverez plus d'information sur la situation concernant les emballages plastiques dans notre article Le recyclage, une réponse à la hauteur de l'enjeu ?
Chez Hyléria, nous prenons le parti de la transparence en informant au mieux sur la provenance de nos produits pour vous permettre de faire des choix éclairés.